Soumis par adm_786 le

Le traitement chirurgicalLes éventrations

De nombreux procédés techniques ont été imaginés et mis au point pour corriger les éventrations. Schématiquement le choix doit se porter entre des réparations ne faisant appel qu’à la suture des muscles et des techniques utilisant du matériel synthétique (plaques).

Les réparations simples, par fermeture directe de l’orifice musculaire et sutures musculaires, même en utilisant des artifices techniques (dédoublement, retournement) exposent à un risque non négligeable de récidives (de 10 à 80% selon les types d’éventration, leur localisation, la surcharge pondérale...). 

Ce taux de récidive rend cette façon de procéder trop peu efficace et d’autres techniques sont actuellement utilisées.

La plus classique consiste à placer la plaque entre le péritoine et la face postérieure des muscles de la paroi abdominale. Cette plaque doit pour être efficace largement dépasser les bords de l’orifice d’éventration. Sa fonction n’est pas celle d’un «rapiéçage», d’une rustine, mais celle d’une fixation de muscles, les uns par rapport aux autres, dans la position que leur assigne la réparation. Il s’agit d’une opération sérieuse, nécessitant de vastes décollements, des dissections étendues, durant 1 à 3 heures selon les cas. La présence de matériel synthétique dans l’organisme soulève quelques interrogations. Le matériau est inerte (c’est-à-dire qu’il n’y a pas de réaction entre le matériau et l’organisme et n’engendre pas de rejet qui lui concerne des organes vivants).

Il n’y a pas d’effet secondaire nocif connu depuis une quarantaine d’années lié à ces plaques.

La deuxième façon de procéder consiste à placer cette fois ci la prothèse dans l’abdomen lui-même par voix coelioscopique. Cette technique plus récente est rendu possible grâce à l’évolution des matériaux prothétiques. Les prothèses classiques, en effet, ne pouvaient être placées à l’intérieur du péritoine, risquant de blesser le tube digestif. De nouvelles prothèses, dites bi-faces ou composites, comportant une couche adhérentielle «classique», appliquée au péritoine, et une couche souple, anti-adhérentielle, en cellulose, sans danger pour l’intestin.

On y associe de façon constante une fermeture de l’orifice aponévrotique et le plus souvent une résection du sac d’éventration. La plaque est fixée par un matériel résorbable. L’avantage de la cœlioscopie réside dans la durée d’hospitalisation, plus courte qu’après laparotomie.

Quelle technique pour quelle éventration ?

Si la technique par laparotomie peut être appliquée à toutes les éventrations, en revanche les indications de la voie coelioscopique sont plus restreintes. En effet, la réparation des volumineuses éventrations est souvent impossible par cette technique. De plus elle n’est pas toujours souhaitable car parfois dangereuse en particulier chez les obèses, les patients aux antécédents chirurgicaux lourds et/ou multiples du fait d’adhérences étendues, séquelles des précédentes interventions.

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Risques

Des complications peuvent survenir, mais elles sont rares.

  • risque infectieux (abcès) : moins de 1% mais pouvant rendre nécessaire l’ablation de la plaque
  • risque de récidive : environ 5%.
  • constitution d’un sérome (poche de liquide) qui se forme en lieu et place de l’ancien sac d’éventration, sous la peau. Ce sérome peut être douloureux et se traite alors par ponction, en consultation, éventuellement itérative. Rarement une intervention est nécessaire

Des risques spécifiques

L’importance des décollements nécessaires dans la technique par laparotomie, expose à un risque d’hématome. Il est habituellement prévenu par un drainage aspiratif. La dissection des anses intestinales contenues dans le sac peut aussi s’émailler de perforation, de péritonite, d’abcès ou d’occlusion post-opératoires. En cœlioscopie, le risque de plaies intestinales est de l’ordre de 1,5% Ce risque est surtout le fait d’abdomens multi-opérés avec des adhérences qui sont donc une contre-indication à cette voie d’abord.

Les autres complications concernent l’état général et d’éventuelles maladies associées : cardiaques et respiratoires notamment, surtout chez des sujets obèses et/ou diabétiques.

C’est pourquoi :

  • Une évaluation précise de ces risques est indispensable en préopératoire
  • Une prévention doit être mise en oeuvre chaque fois que nécessaire (équilibration d’un diabète, amaigrissement, traitement d’une hypertension artérielle, kinésithérapie respiratoire ...),
  • seules les éventrations à risque d’un étranglement doivent être opérées chez les sujets à risque notable.
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