Chirurgie du pancréas

Les indications les plus courantes de résection de pancréas sont les tumeurs. Celles-ci peuvent être bénignes (et ne sont pas à proprement parlé des cancers) ou malignes.

Les symptômes sont variables et dépendent le plus souvent de la lésion pancréatique et de sa localisation, on peut toutefois citer l’ictère (jaunisse), les douleurs dorsales, des nausées, des vomissements, un amaigrissement, ...
Il n’est pas rare de découvrir ces lésions de manière fortuite au décours d’un examen d’imagerie « de routine ou de débrouillage ».

Le diagnostic est donc le plus souvent posé grâce à l’imagerie abdominale (scanner et/ou IRM) et nécessite souvent une confirmation par biopsie (prélèvement d’un fragment de la lésion par endoscopie qui sera analysé au microscope).
Il faut cependant insister sur le fait que quelques cas de lésions pancréatiques ne nécessitent pas obligatoirement de geste chirurgical.

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Intervention

La pancréatectomie ou résection de pancréas consiste à enlever une partie de la glande pancréatique au sein de laquelle se situe la lésion tout en prenant des marges de sécurité.

Si la lésion se situe sur la « tête » du pancréas, il sera réalisé une duodénopancréatectomie céphalique (DPC) emportant la « tête » du pancréas, le duodénum, une partie de l’estomac et la voie biliaire. C’est une des interventions les plus lourdes de la chirurgie digestive et nécessite de rétablir un circuit « normal » à l’aide de trois coutures (gastrique, biliaire et pancréatique).

Si la lésion se situe sur la « queue » du pancréas, il sera réaliser une pancréatectomie gauche emportant ou non la rate. Cette intervention, bien que délicate, est plus courte que la précédente notamment par le fait qu’il n’y a aucune couture à réaliser. 

L’intervention est menée le plus souvent par laparotomie mais dans quelques cas sélectionnés par coelioscopie et toujours sous anesthésie générale. Sa durée varie de 120 à 420 minutes, et est lié à la partie du pancréas qui est réséquée. 

En laparotomie, on réalisera une incision sous les côtes à droite de longueur variable.
En coelioscopie, un utilisera plusieurs incisions de 5 à 10mm.

Un drain est quasi systématiquement laissé en place pendant les premiers jours post opératoires. De même, au cours d’une DPC, une sonde naso-gastrique est laissé en place durant les premiers jours post-opératoires. 
Dans les cas où l’intervention est débutée en coelioscopie mais que le recours à la laparotomie s’impose, on parle de conversion en laparotomie.

Complications potentielles

Les complications des pancréatectomies résultent du fait que le pancréas secrète des enzymes « corrosives » pour les organes voisins.

La fistule pancréatique (fuite de liquide pancréatique et des enzymes qu’il contient) qui apparaît dans les premiers jours post opératoires. Elle résulte soit d’une fuite sur la tranche de pancréatectomie dans la pancréatectomie gauche soit d’un d’une fuite partielle sur la couture entre l’intestin et le pancréas dans la DPC. Les symptômes évocateurs sont la fièvre, les douleurs abdominales, ... La prise en charge de cette complication peut reposer sur le jeûne, le maintien du drainage en place, un drainage radiologique, une procédure endoscopique voir une réintervention chirurgicale parfois. 

L’hémorragie et l’hématome peuvent survenir durant les premiers jours post-opératoires. Ces complications en général bénignes nécessitent le plus souvent un traitement médical mais peuvent imposer une reprise opératoire et ce d’autant que le saignement est important et qu’il est lié à une fistule pancréatique.

La gastroparésie est une paralysie partielle et temporaire de l’estomac. Elle génère des nausées et/ou des vomissements avec des difficultés à reprendre une alimentation normale. Celle-ci est traitée par un traitement médicamenteux et éventuellement le maintien de la sonde naso-gastrique jusqu’à la résolution de la gastroparésie.

L’infection du site opératoire (abcès de paroi ou abcès profond) qui peut survenir dans les premières semaines post-opératoires. Ces complications nécessitent généralement un traitement médical à base d’antibiotiques voir un drainage radiologique sous anesthésie locale.

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Convalescence post-opératoire

Le malade reprend généralement une alimentation progressive.

La sortie a lieu 5 à 14 jours après l’intervention dans la majorité des cas.

Le traitement de sortie repose sur les antalgiques.

Il n’y a pas de régime alimentaire particulier.

Un arrêt des activités professionnelles sera préconisé pour une durée de 4 à 6 semaines (période adaptée en fonction de l’activité professionnelle).

Tout effort physique important et port de charges lourdes est contre-indiqué pendant 4 semaines.

Une consultation post-opératoire aura lieu 3 à 4 semaines après la sortie de l'Hôpital.

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