Chirurgie du colon
Le colon ou gros intestin est la portion de tube digestif qui relie l’iléon ou petit intestin au rectum qui est la partie terminale du tube digestif. Il est divisé schématiquement en 4 parties : le colon droit, le colon transverse, le colon gauche et le colon sigmoïde. Le colon peut être le siège de plusieurs pathologies : inflammatoire (diverticulite sigmoïdienne, maladie de Crohn, RectoColite Hémorragique) ou cancéreuse.
Les symptômes évocateurs de pathologie colique sont variables : fièvre, douleurs abdominales, troubles du transit (diarrhée et/ou constipation, voir occlusion intestinale), saignement extériorisé par l’anus... Le diagnostic repose sur l’examen clinique et sur une coloscopie qui est un prérequis indispensable dans toute pathologie colique. Il faut cependant insister sur le fait que toute pathologie colique ne nécessite pas de chirurgie systématique en dehors des lésions cancéreuses.
Intervention
L’intervention porte le nom de la portion du colon qui est enlevé, par exemple si le colon droit est malade on parlera de colectomie droite. Le principe de l’intervention repose sur l’ablation de la zone colique malade et nécessite donc de « raccorder » les deux segments digestifs de part et d’autre à l’aide d’une suture manuelle ou mécanique. L’intervention peut être menée par coelioscopie (voie d’abord privilégiée) ou par laparotomie et toujours sous anesthésie générale.
Sa durée varie de 90 à 180 minutes.
En coelioscopie, on utilise 3 à 4 incisions abdominales allant de 5 à 15mm permettant l’introduction d’une caméra et d’instruments chirurgicaux. Une petite incision mesurant environ 5 à 7cm permettra d’extérioriser le colon malade. En fonction des conditions locales, un drain pourra être laissé.
En laparotomie, on utilise une seule incision (médiane ou transverse).
Celle-ci est toutefois plus grande qu’en coelioscopie et n’est utilisée qu’en cas de difficultés opératoires ou d’une fragilité du patient contre-indiquant la coelioscopie. Dans les cas où l’intervention est débutée en coelioscopie mais que le recours à la laparotomie s’impose, on parle de conversion en laparotomie.
Complications potentielles
La fistule anastomotique est la complication la plus crainte au décours des colectomies. Elle correspond à une fuite plus ou moins importante sur la couture digestive. Elle survient de manière incompressible dans environ 5% des cas. Son délai d’apparition est compris entre 4 et 7 jours. Les symptômes évocateurs sont les douleurs abdominales croissantes, la fièvre et l’absence de transit intestinal. Devant la suspicion de fistule, il est licite de confirmer ou d’infirmer le diagnostic par une prise de sang et un scanner. Si la fistule est confirmée, la prise en charge peut, dans certains cas, nécessiter une reprise opératoire avec éventuellement un anus artificiel temporaire.
L’occlusion intestinale, qui se manifeste par un arrêt du transit et des vomissements, peut nécessiter un jeûne, une sonde naso-gastrique voir une reprise opératoire. Cette complication est cependant peu fréquente et survient surtout lors d’une péritonite généralisée.
L’hémorragie et l’hématome peuvent survenir durant les premiers jours post-opératoires. Ces complications en général bénignes nécessitent le plus souvent un traitement médical mais peuvent exceptionnellement imposer une reprise opératoire.
L’infection du site opératoire (abcès de paroi ou abcès profond) qui peut survenir dans les premières semaines post-opératoires. Ces complications nécessitent généralement un traitement médical à base d’antibiotiques.
Dans ces deux cas, les symptômes associent le plus souvent des douleurs abdominales et une fièvre.
Convalescence post-opératoire
Le malade reprend généralement une alimentation progressive. La sortie a lieu 4 à 7 jours après l’intervention (en fonction de la reprise du transit) dans la majorité des cas.
Le traitement de sortie repose sur les antalgiques.
Il n’y a pas de régime alimentaire particulier.
Un arrêt des activités professionnelles sera préconisé pour une durée de 3 à 4 semaines (période adaptée en fonction de l’activité professionnelle).
Tout effort physique important et port de charges lourdes est contre-indiqué pendant 3 à 4 semaines.
Une consultation post-opératoire aura lieu 3 à 4 semaines après la sortie de l'Hôpital.